Oreochromis mossambicus
mâle et femellemâle
VIDEO
AUTRES NOMS
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Appelé également
Chromis mossambicus, Tilapia
mossambica ou Sarotherodon
mossambicus, l'Oreochromis
mossambicus (Peters, 1852) est un
tilapia. Cette espèce est
comestible et a fait l'objet de nombreuses
études scientifiques.
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HABITAT
naturel et DISTRIBUTION
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On le retrouve aussi bien dans
l'habitat intermédiaire des lacs,
dans les fleuves que dans les marais de
l'Afrique de
l'Est. Initialement, on le trouvait
de la partie nord de l'Afrique du Sud
jusqu'au Mozambique.
Actuellement il est
réparti dans tous les pays
tropicaux de la planète
(Guadeloupe, Amérique, Asie,
Madagascar, Seychelles, Antilles...)
où il a été
implanté pour nourrir les
populations locales. C'est la forme
albinos principalement qui est
utilisée dans les élevages,
mais nombre d'Oreochromis
mossambicus se retrouvent dans les
fleuves, lacs ou petites mares où
ils sont pêchés par les
populations locales.
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ALIMENTATION
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Il mange tout ce qu'il trouve, y
compris les petits poissons. Dans les pays
où il a été
importé, il met en péril
certaines espèces
endémiques.
En aquarium il s'accommode de toute
nouriture sèche, congelée ou
vivante.
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TAILLE
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Le mâle peut atteindre 35 cm dans
de bonnes conditions d'élevage, la
femelle est plus petite.
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COLORATION
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Les mâles sexuellement actifs se
parent d'une robe d'un noir profond avec
des reflets vert métalliques. La
partie de la tête située sous
l'oeil est blanc perle. Les nageoires
pectorales, l'extrémité de
la caudale et le liseré de la
dorsale sont rouges corail. La femelle et
les mâles dominants sont gris avec
cinq taches en ligne sur le milieu du
corps, formant parfois des barres
verticales.
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EAU
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C'est un des rares
cichlidés très facile
à maintenir puisqu'il supporte des
températures allant de 20 à
30 °C, un pH indifférent
(acide ou basique) et des eaux peu
filtrées, non filtrées,
voire stagnantes. Certains
spécimens ont été vus
dans des égouts aux Antilles et on
peut même s'amuser à les
maintenir dans des aquariums marins
!!!
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REPRODUCTION
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Oreochromis mossambicus est polygame, et pour le confort
des femelles, mieux vaut en avoir
plusieurs pour éviter leur
épuisement. Le mâle en parure
de frai creuse une cuvette de ponte sur le
sable, tout en attirant les femelles par
des aller-retour et des
frétillements. Si une femelle est
gravide, elle pond dans le petit
cratère. L'incubation des oeufs est
buccale, maternelle et dure trois
semaines. Dès la taille de 6 cm une
femelle peut pondre une trentaine d'oeufs.
A l'âge adulte, elle pourra incuber
jusqu'à 4 000 oeufs, ce qui
constitue un record chez les incubateurs
buccaux du Malawi, sachant toutefois que
l'espèce n'est pas endémique
du Malawi. Les alevins sont de petite
taille (8 mm). Pendant quelques jours la
femelle protège les alevins en les
reprennant en bouche à la moindre
alerte. Au bout de deux mois elle est
prête à recommencer.
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COMPORTEMENT et
MAINTENANCE
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Pour son confort, un bac de 500 litres
est un minimum avec un grand espace de
sable sur lequel il pourra construite un
site de ponte. Si le bac est très
grand et qu'il y a plusieurs mâles,
on pourra assister à une
reproduction en arène avec
plusieurs sites de ponte. Peu agressif
envers les autres espèces, c'est
surtout lorsqu'il est en parure de frai
que le mâle repousse les autres
mâles hors de son territoire de
reproduction.
Il est préférable
d'éviter les plantes à
feuilles fragiles car il les mange. Si
vous décidez de mettre des anubias
par exemple, il vaut mieux les placer dans
un pot de fleur au milieu des roches sinon
il les deterrera pour creuse son site de
ponte.
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EXPERIENCE PERSONNELLE
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En 2004 Robert MARCEL m'a ramené
de Guadeloupe un groupe d'O.
mossambicus, cadeau de son
frère Philippe. A la description
qu'il m'en a fait, je n'étais pas
très chaud pour accueillir ces
cichlidés de grande taille. Mais la
curiosité étant plus forte,
j'ai tout de même eu envie de voir
à quoi ressemblaient ces poissons
pouvant s'adapter aux pires des
conditions. Ils ne mesuraient que cinq
centimètres et après
quelques semaines d'adaptation dans un 600
litres au milieu de mbunas, j'eus la
surprise de voir l'un d'eux prendre des
couleurs de frai d'un très beau
noir profond, parsemé
d'écailles aux reflets
métalliques. Le spectacle à
lui seul en valait la chandelle. Il s'est
mis à creuser un site de ponte
d'une vingtaine de centimères de
diamètre, en cratère, dans
le sable de l'aquarium, jusqu'à
atteindre la vitre du fond, puis il fut
rejoint par une femelle attirée par
ce comportement. Au bout de quelques jours
la femelle incubait, puis les deux autres
femelles suivirent en moins d'une semaine.
Les trois femelles en incubation
circulaient ensemble dans le bac, sans
doute un comportement que leur
espèce reproduit en liberté.
N'ayant pas envie d'être envahi par
des centaines d'alevins, je me suis
décidé, au terme de leur
incubation, de les faire cracher. Les
femelles mesuraient 8 cm. Elles portaient
respectivement 54, 33 et 35 alevins d'une
taille de 8 mm ce qui est plus petit que
la moyenne des alevins du Malawi à
leur naissance (10 mm). Finalement je me
retrouve avec deux mâles et trois
femelles, les deux mâles sont en
couleurs de frai et ne sont pas
très agressifs l'un envers
l'autre.
L'été dernier j'ai
placé quelques alevins nouveaux
nés dans un bassin de 1000 litres
à l'extérieur. Je les ai
réellement oubliés: pas de
nourriture. A la fin de
l'été en plongeant une
épuisette pour
récupérer des daphnies, j'ai
eu la surprise de ramener une dizaine de
petits O. mossambicus à la
place. Argentés et très
vigoureux. Je les ai placés dans un
600 litres pour passer l'hiver, mais ils
se sont fait agresser par des mbunas et
sont morts rapidement.
Deux ans plus tard, il me reste encore
deux couples que j'ai séparé
dans deux bacs (1000 et 600 litres). Les
femelles incubent sans arrêt.
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POUR EN SAVOIR PLUS
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"CICHLIDES AFRICAINS, espèces
d'Afrique orientale" par Dr. Wolfgang
Staeck, Horst Linke
"Tilapia" de Sylvain ESNAULT, RFC N°
231 de septembre 2003
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trois jeunes femelles en
incubation
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à la naissance l'alevin
ne fait que 8 mm
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